Waap ! Black Marianne

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Simon Lagoarde


Photographe

www.waap.fr




Pendant un travail de photographie d'architecture dans une préfecture, j'ai croisé la route de diverses statues de Marianne. Ce personnage emblématique de la république a été très souvent repris par les artistes. J'ai trouvé beaucoup de beauté dans cette imagerie de la femme coiffée d'un bonnet phrygien.

RC. Peux-tu nous présenter ce projet ?

J'ai pensé que Marianne se doit d'être une icône que tous.tes les français.es peuvent s'approprier. Après tout, elle représente nos valeurs républicaines : Liberté Égalité et Fraternité. Et dans ce cadre là il m'est apparu normal de faire poser des profils auxquels on ne pense pas assez souvent dans notre pays... Mettre en avant une Marianne noire, c'est rappeler aussi aux défenseurs zélés d'une Marianne traditionnelle et consensuelle que notre nation ne s'est pas construite qu'avec des berrichons et des normands...

RC. Travailles-tu toujours avec la même équipe ?

Oui ! Je noue des relations de confiance avec les gens qui interviennent au studio. J'aime évoluer avec eux et les voir développer de nouvelles choses. En fait, je crois que j'apprécie totalement le fait qu'en confiance, on se tire tous les uns et les autres vers le haut ! Ma maquilleuse sait qu'elle peut me proposer des pistes, qu'on en discutera et que je lui fait une confiance totale.

Credits

RC. Comment s’est passé la réalisation et le shooting ?

En premier lieu, j'ai sourcé un bonnet phrygien qui avait une bonne apparence. Après quelques heures, devant des sites sordides de déguisement cheap, j'ai fini par commander sur un site qui semblait correct. Malheureusement, ce qui est arrivé était très loin du visuel du site... J'ai finalement demandé à une couturière de grand talent de m'en faire un en prenant la "chose" reçue comme patron... Merci Lucie (Lutilu) ! Si tu lis ces lignes, tu as sauvé le projet ! Après, j'ai voulu une modèle qui colle avec mon projet. En l'occurrence, j'avais travaillé avec Lyre-Divine quelques gros mois auparavant et son profil me plaisait énormément pour ce projet ! Je l'ai recontacté et j'ai mis ma maquilleuse, Julie (Girardot) dans la boucle. Lyre-Divine a apprécié ma démarche. On a bossé tous ensemble en amont sur le style que je cherchais à donner (en terme de vêtements et de make-up) et on a produit le visuel dans mon studio, et dans la bonne humeur. Je travaille avec de l'éclairage Elinchrom depuis 10 ans maintenant. J'en suis content et en bon perfectionniste, j'ai désormais une 10aine de torches et de générateurs, et le triple de modeleurs. J'adore façonner la lumière ! Avec l'habitude, j'ai finalement que des petites choses à régler une fois les premiers shoots sur l'écran de l'ordinateur. Mais ça permet à ma maquilleuse de voir et de gérer les retouches en voyant le rendu "quasi" fini.

RC. Quelle est ta méthode de post-production ?

En général, je travaille toujours de la manière suivante : shooting en connecté (quand c'est possible) sur Capture One Pro. Ce logiciel est fabuleux : stabilité dingue dans la capture et travail des couleurs au quart de poil. La première fois qu'on le lance, on perd pas mal de repères et je pense que c'est de là qu'est venue sa réputation d'usine à gaz... Alors qu'il est moins chargé que beaucoup de concurrents... Une fois le RAW traités, je le sors en PSD 16bits et direction Photoshop. J'ai commencé très jeune sur ce logiciel (version 4.0 autour de 97 ou 98 je crois) et j'ai pas arrêté depuis. Je n'utilise pas de panneaux de retouche "commerciaux". Je prend les techniques qui me plaisent, les travaille quelques semaines ou mois, et ne garde que ce qui me semble pertinent. Je retouche sur une tablette wacom cintiq 27". J'y passe pas mal de temps, alors je préfère travailler dans un grand confort. En terme de retouche, je suis un peu du genre à me retrouver à corriger les choses à 300% de zoom, mais je me soigne (rires). J'essaie de prévoir en avance les usages de mes visuels et de retoucher en conséquence. Pour le fine-art comme cette Marianne, je retouche en plein pot des images produites, ce sont des visuels du Canon 5Ds, donc des 50x75cm à 300dpi... Il y a quantité de détails !

RC. Es-tu satisfait du résultat ?

Je suis content car j'ai réussi à obtenir ce côté "iconique" dans la pose et le rendu sans que ça fasse too-much. En temps normal je deviens allergique à mes visuels quelques mois après leur production, ici ce n'est pas le cas. Je songe même à continuer cette série désormais...


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Redaction Raw Magazine
Traduction Karine Robin

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